Mademoiselle Spencer de Christine ORBAN [Service presse]

L’histoire de la princesse de Galles a été racontée des milliers de fois : des articles de journaux, des biographies, des téléfilms, et des interviews dont on a tous entendu parler.

L’autrice nous raconte son histoire de « l’intérieur » : à la première personne, l’autrice nous fait revivre son histoire à travers la voix de Diana, Mademoiselle Spencer.

Et pour alimenter cette narration, l’autrice compare l’histoire de Mademoiselle Else, héroïne de la nouvelle éponyme d’Arthur Schnitzler publiée en 1924 : une jeune fille se voit contrainte de se livrer à un antiquaire, plus vieux qu’elle, pour sauver l’honneur de son père, escroc ruiné. Lady Di est elle aussi victime de sa famille, puisque sous la pression notamment de sa grand-mère qui travaillait au service de la Reine mère, le mariage entre Charles et Diana n’est autre qu’un mariage arrangé. Pourtant, Diana y croyait : elle était amoureuse de lui, c’est le premier homme qui semble lui montrait de l’intérêt. Elle est tellement impressionnée par Charles, qu’elle est aveuglée par son amour, elle ne s’imaginait pas un instant que Charles ne partage pas cet amour. Et puis, petit à petit, les doutes s’installent : Camilla s’impose entre eux : par sa seule présence, Diana se sent rabaissée. Camilla est tellement plus à l’aise qu’elle. Diana ne se sent pas du même monde que l’entourage proche de Charles.

Le credo de Diana, c’est de ne rien montrer de sa jalousie envers Camilla, de sa colère, sa tristesse et sa dépression. Elle a des idées noires : personne ne l’entend.

Comme un journal intime, l’autrice revient sur les évènements marquants de l’histoire de Diana, ceux que l’on connaît tous plus ou moins. En incarnant Diana, on ressent ses émotions, ce qu’elle a enduré, ce qui est difficile à exprimer en somme : à travers les médias, les articles de journaux, les reportages, on ne pouvait que toucher du doigt ce qu’elle vivait. C’est plus que difficile de s’imaginer qu’elle pouvait mal vivre sa situation parce que tant de jeunes filles auraient aimé être à sa place. Loin de cette image caricaturale, le fait de mal être aimée est universel en réalité : et c’est le parti pris de l’autrice de nous faire revivre toute son histoire.

L’autrice se limite vraiment à son histoire avec Charles : les problèmes liés au harcèlement des médias, l’éducation de ses enfants, et sa générosité face aux plus démunis sont peu abordés pour se concentrer essentiellement sur sa vie de femme. Toute femme qui a vécu ce mal-être pourra se reconnaître.

C’est une véritable immersion dans son histoire. Ses doutes, ses espoirs déçus, sa force finalement face à la royauté qui lui est particulièrement hostile, ses colères, et finalement, sa résignation.

J’ai appris certaines choses que je ne connaissais pas : les dernières lignes du livre m’ont stupéfait : j’ai été voir sur le net ce qu’il en était et je suis abasourdie par ce que j’ai vu, notamment sur la prise de parole de son fils William, au sujet de l’interview de Diana en 1995.

En bref, comme tout ce qui a trait à Diana, j’ai été embarquée par cette lecture, qui diffère à bien des égards de ce que j’ai pu lire ou voir à son sujet. Le biais psychologique de l’autrice ne peut que nous faire prendre conscience de qu’a pu endurer notre princesse de cœur.

Résumé éditeur

« Vous ne pensez qu’à l’amour. Ne soyez pas si bourgeoise. »

Christine Orban invite le lecteur à plonger dans la déchirante confession de Diana, pauvre créature sacrifiée à la royauté, et l’invite dans les coulisses d’un mariage somptueusement raté.

Éditions : Albin Michel

Nombre de pages : 244 pages

Date de publication : 26 mars 2025


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