Patronyme de Vanessa Springora [Service presse]

J’avais beaucoup aimé « le consentement » et c’est en lisant la 4ème de couverture et les retours positifs de ce roman que j’ai eu envie de lire le nouveau livre de Vanessa Springora. Ce qui m’attirée le plus, c’est la recherche d’identité de sa famille, la perte de son père, peu de temps après le succès de son premier livre, et les secrets familiaux qui l’entourent. Et en particulier, certaines photos que l’autrice va trouver dans les affaires de son grand-père dans l’appartement familial : des photos où il apparaît portant des insignes nazis.

L’autrice commence à expliquer que porter le nom de famille est porteuse d’histoire. Son nom « Springora » a une véritable histoire en l’occurrence : son grand-père ne portait pas ce nom au départ et après de multiples démarches administratives, c’est avec ce nom qu’il est arrivé en France et que l’on connaît désormais l’autrice comme étant Vanessa Springora.


A partir des photos, de documents administratifs, de lettres, de conversations avec son oncle, elle mène une enquête pour comprendre l’origine de sa famille et surtout, sur le véritable passé de son grand-père. Et ce n’est pas simple : porter un insigne nazi n’est pas une fierté, clairement, si bien que le passé est devenu tabou. Son père a fait certaines allusions quand elle était petite mais elle n’avait pas conscience de ce qu’il lui disait, d’autant plus que l’autrice et son père ne se parlait quasiment plus, quelques temps avant sa mort.

Le roman se lit facilement, l’écriture est fluide, on a envie au départ de s’impliquer mais les noms des membres de la famille m’ont perdues (l’autrice l’avoue elle-même d’ailleurs, beaucoup de ses membres portaient des prénoms très similaires) si bien que je me suis sentie de plus en plus détachée par cette histoire très personnelle finalement. Cette quête m’a passionnée au départ : la confrontation de la petite histoire avec la grande m’a intéressée. Mais très vite, j’ai eu l’impression que la quête n’avançait plus et que mon intérêt pour cette histoire n’y était plus.

En bref, ce fut malgré cela une lecture intéressante, de par son sujet et par la fluidité des mots de l’autrice. Mais mon intérêt du début s’est vite perdu dans l’excès de détails.

Attendue sur le plateau de La Grande Librairie pour parler de son livre, Le Consentement, l’autrice est appelée par la police pour venir reconnaître le corps sans vie de son père, qu’elle n’a pas revu depuis dix ans. Dans l’appartement de banlieue parisienne où il vivait, et qui fut jadis celui de ses grands-parents, elle est confrontée à la matérialisation de la folie de cet homme toxique, mythomane et misanthrope, devenu pour elle un étranger. Tandis qu’elle s’interroge, tout en vidant les lieux, sur sa personnalité énigmatique, elle tombe avec effroi sur deux photos de jeunesse de son grand-père paternel, portant les insignes nazis. La version familiale d’un citoyen tchèque enrôlé de force dans l’armée allemande après l’invasion de son pays par le Reich, puis déserteur caché en France par celle qui allait devenir sa femme, et travaillant pour les Américains à la Libération avant de devenir «  réfugié privilégié  » en tant que dissident du régime communiste, serait-elle mensongère  ?C’est le début d’une traque obsessionnelle pour comprendre qui était ce grand-père dont elle porte le nom d’emprunt, quelle était sa véritable identité, et de quelle manière il a pu, ou non, «  consentir  », voire collaborer activement, à la barbarie. Au fil de recherches qui s’étendront sur deux années, s’appuyant sur les documents familiaux et les archives tchèques, allemandes et françaises, elle part en quête de témoins, qu’elle retrouvera en Moravie, pour recomposer le puzzle d’un itinéraire plausible, auquel il manquera toujours des pièces. Comment en serait-il autrement dans une Tchécoslovaquie qui a changé cinq fois de frontières, de nationalité, de régime, prise en tenaille entre les deux totalitarismes du XXème siècle  ? À travers le parcours accidenté d’un jeune homme pris dans la tourmente de l’Histoire, c’est toute la tragédie du XXème siècle qui ressurgit, au moment où la guerre qui fait rage sur notre continent ravive à la fois la mémoire du passé et la crainte d’un avenir de sauvagerie. Dans ce texte kaléidoscopique, alternant fiction et analyse, récit de voyage, légendes familiales, versions alternatives et compagnonnage avec Kafka, Gombrowicz, Zweig et Kundera, Vanessa Springora questionne le roman de ses origines, les péripéties de son nom de famille et la mythologie des figures masculines de son enfance, dans une tentative d’élucidation de leurs destins contrariés. Éclairant l’existence de son père, et la sienne, à l’aune de ses découvertes, elle livre une réflexion sur le caractère implacable de la généalogie et la puissance dévastatrice du non-dit.

Éditions : Grasset

Nombre de pages : 368 pages

Date de publication : 02/01/2025

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