
Peg Entwistle voulait devenir célèbre, une actrice à Hollywood. Hélas, elle n’y est pas parvenue. Elle est devenue célèbre d’une autre façon bien particulière : par son suicide le 16 septembre 1932. Elle a sauté dans le vide depuis la lettre H des grands panneaux HOLLYWOODLAND surplombant la ville. Pourquoi en-est-elle arrivé là ?
On est loin de l’image donnée en première page de couverture du roman, avec cette femme qui semble épanouie et le titre du roman en lettres roses « Hollywoodland » joue avec les apparences que l’univers du cinéma hollywoodiens a bien voulu nous vendre.
Peg Entwistle était comédienne de théâtre à New York et a traversé les Etats-Unis pour tenter sa chance à Hollywood. Elle a passé des castings, rêvant d’intégrer une production de cinéma. Mais elle a vite déchanté, puisque loin des étoiles des stars de Los Angeles, le fameux Walk Fame, les dessous d’Hollywood font beaucoup moins rêver. Peg avait commencé les castings 3 mois seulement avant son suicide. La concurrence était rude : beaucoup de femmes ont tenté de percer en passant des castings à répétitions, des jeunes et des moins jeunes, des blondes, des brunes, … Il y avait tellement de femmes, que les productions leur ont mis à disposition le Hollywood Studio Club, qui leur permettait de se loger à moindre coût. Les jalousies, les coups bas et les méchancetés sont légion au sein de ce bâtiment, qui ironiquement avait été créé pour les protéger des hommes notamment.
Être l’actrice principal du prochain film à succès les faisait rêver. Peg s’aperçoit vite que les castings sont l’occasion de beaucoup d’abus de pouvoir des casteurs/producteurs : dès le départ, les femmes sont traitées comme des bouts de viande, elles sont pesées, observées, malmenées. On leur demande de se déshabiller de se mettre en sous-vêtements : c’est à se demander si c’était vraiment pour les besoins d’un film, ou pour se rincer l’œil. Quoique dans les 2 situations, la demande est plus qu’abusive. Mais les abus ne s’arrêtent pas là, et l’autrice nous entraîne dans les dessous sombres des productions hollywoodiennes, à vomir.
L’autrice s’est basée sur ces faits réels pour tisser un roman avec des personnages réels et des personnages fictifs Ces personnages inventés vont être l’illustration de bien des abus de l’univers d’Hollywood. On est loin, bien loin de l’après #metoo. Ce livre m’a bouleversée à plus d’un titre : j’y ai pensé pendant quelques jours après la fin. Et j’y pense encore.
L’intrigue démarre doucement pour mieux nous immerger dans ce monde. La première moitié du roman m’a parue longue, avec une écriture qui m’a parue (trop) légère, mais c’est finalement pour mieux apprécier cette 2ème moitié. J’avoue avoir appréhender de me retrouver avec une romance un peu trop mièvre, qui aurait pu plomber l’histoire, mais ce n’est finalement pas le cas. J’ai entamé les 2ème moitié du roman en une seule fois.
La fin est évidemment terrible puisqu’on la connaît dès le départ. L’autrice ne nous laisse pas avant d’expliquer la part de vrai et la part des histoires librement inspirées par d’autres faits réels similaires. Tout cet univers est assez répugnant, sidérant, choquant.
On peut voir Peg Entwistle sur Youtube où elle apparaît dans le film « Hypnose » sorti en 1932. Il y a une histoire derrière ce film que l’autrice évoque : j’ai vu ces images autrement. Je vous mets la vidéo Youtube en bas de cette page.
Je remercie les éditions Albin Michel et l’agence Gilles Paris pour leur confiance.
Résumé éditeur
Pourquoi, dans la nuit du 16 septembre 1932, Peg Entwistle, jeune actrice talentueuse au destin prometteur, aimée de tous et filant le parfait amour avec la nouvelle coqueluche des studios, se jette-t-elle du haut de la lettre « H » du mythique panneau « Hollywood » ?
À partir du suicide légendaire de l’actrice dont le fantôme hante encore les collines de Los Angeles, Zoe Brisby tisse un roman poignant. Explorant la machine à rêves qu’est l’industrie cinématographique, elle mène une enquête-fiction palpitante sur le destin tragique de la Hollywood Sign Girl.

Éditions : Albin Michel
Nombre de pages : 300 pages
Date de publication : 26/02/2025
Je vous mets l’unique scène où on voit apparaître Peg Entwistle.
Ça a l’air bouleversant et dans un même temps les choses se passaient ainsi malheureusement. Merci pour ce partage 🙂
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je le lirais
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