
Dès le départ, j’ai été confrontée à une narration décalée et saccadée, ce qui m’a très vite déconcertée. Je n’étais pas sûre de pouvoir entrer dans l’intrigue. Mais peu à peu, je me suis prise au jeu et j’ai été plongée dans le mystère qui entoure le narrateur Georges et son ancien employeur, son ennemi, qui l’a licencié. Tous deux en vacances dans le même hôtel avec piscine en Corse, la femme du narrateur encourage son mari à lui faire subir des humiliations. Ce qu’il fait sans retenue, mais avec dignité tout de même. Jusqu’à ce que son ennemi soit retrouvé décapité dans sa chambre. Une enquête démarre : tout le monde doit rester à l’hôtel jusqu’à ce que le meurtrier soit découvert.
Sur une narration complètement loufoque, des dialogues absurdes et drôles, l’auteur m’a embarquée dans son histoire, de plus en plus prenante puisqu’on ne sait pas finalement qui a tué cet homme. Le narrateur soupçonne plusieurs personnes mais ne sait pas à quel saint se vouer. Une personne en particulier l’obsède : la fille du directeur de l’hôtel qui ne semble pas plus touchée par le meurtre que tout le reste des vacanciers. Elle se contente de lire toutes les œuvres de Corneille. Outre le fait que ce soit original de se lancer dans ce genre de lecture autour d’une piscine, elle reste mystérieuse, non seulement parce qu’elle ne se confie pas beaucoup mais aussi parce qu’elle commente ce qu’il se passe qu’à travers ses lectures.
En très peu de pages, l’auteur a réussi à m’immerger dans son histoire : entre mes rires sur l’absurdité de la narration, j’ai été surprise par la résolution de l’enquête tout en apprenant certains éléments de l’œuvre de Corneille. Une très bonne lecture.
Je remercie Netgalley et les éditions Stock pour cette lecture.
#PresquetoutCorneille #NetGalleyFrance
Résumé éditeur
Pour recouvrer son honneur, un homme se venge de son ancien employeur. Sa méthode : le battre dans toutes les disciplines. L’humiliation comme châtiment.
Les protagonistes : une épouse, des enfants, un cousin sorti de prison, une amante. Qui lit Corneille. Tout Corneille, l’immense tragédien.
Et puis un meurtre, sordide. L’arme du crime : une scie, à moins que ce ne soit une hache. Lorsque son ennemi est découvert décapité dans sa chambre d’hôtel, il est difficile de ne pas paraître suspect. Plus encore si on a rendu visite à la victime la nuit précédente. Mais est-on pour autant l’assassin ? Ce sera au commissaire Bourbeillon de trancher.
Dans ce huis clos burlesque sur fond de tragédie classique, Patrick Besson détourne avec habileté et humour les codes du polar. Remontant chronologiquement l’oeuvre du dramaturge à mesure que l’énigme se complexifie, il en vient à nous suggérer cette question : et si Corneille était l’inventeur du thriller ?

Éditions : Stock
Nombre de pages : 112
Date de publication : 22/01/2025